Le choix du lieu n’est pas évident. J’hésite entre la forêt, la plage et l’espace. Vais-je partir sur une description réaliste? Sur une description imaginaire? Sur une description imaginaire née de l’imagination d’un autre?

Le réalisme sous forme d’un souvenir recomposé sera mon chemin.

Nous sommes en Lorraine, au mois de mai. Il fait doux, enfin pour une lorraine, née à Thionville. La température dépasse allégrement les quinze degrés au soleil et il n’y a que peu de nuages dans le ciel.

Nous marchons justement sur un chemin ensoleillé, le long de l’école. Nous longeons d’abord l’école primaire, avec son jardin et sa cour, silencieuse en ce dimanche matin. Nous passons au loin de l’école maternelle qui jouxte le primaire. Enfin, nous nous enfonçons vers la forêt et un sous bois. Le sol devient terreux. Les arbres nous accueillent avec leurs hautes futaies, si courantes en Moselle. Au moment où nous entrons dans le sous bois, l’ombre fraiche nous saisit. Je remonte la fermeture éclaire de ma veste. La forêt sent l’humus, les champignons et le bois. Le silence nous accueille, comme si la nature se figeait un court instant avant de reprendre son activité.

J’observe autour de moi les chênes, les bouleaux, les sapins, tout est une déclinaison de vert. Du vert foncé au vert clair, toutes les variantes se côtoient et se bousculent devant nos yeux. En avançant, je remarque des puits de lumières, des rayons de soleil qui éclairent d’une lumière vibrante certains espaces où les fleurs s’épanouissent. C’est la saison du muguet!

Je me penche pour ramasser un brin puis je me ravise et me contente d’une petite caresse sur les clochettes blanches et éclatantes! Il me faut m’enfoncer plus avant sous les frondaisons. Nous marchons tranquillement en parlant de tout et de rien.

Les enfants courent et jouent autour de nous. Ils dévalent la pente escarpée sur les feuilles et reviennent, riants aux éclats, le fond du pantalon noire. La terre est sombre, noire et riche des feuilles tombées cet automne, riche terreau naturel et millénaire.

Nous approchons d’une clairière. Devant nous, des milliers de brins de muguets, avec leurs petites clochettes mises en valeur par leurs feuilles d’un vert soutenu et lumineux. Nous nous arrêtons sous le charme et prenons le temps d’observer dans un silence profond de notre part. Les oiseaux chantent, le vent bruisse légèrement dans les branches.

Comme sous l’effet d’un charme, tout s’immobilise, seul l’odeur entêtante du muguet reste.

Nous étions partis pour remplir nos paniers de fleurs mais ce jour là, nous ne sommes revenus qu’avec un brin de muguet chacun mais la tête pleins de souvenirs de cette promenade dans les bois. Un moment nous marqua définitivement : la clairière aux muguets!


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