Cette deuxième version du rapport est plus politiquement correct à mon sens même s’il est un peu court et ne met toujours pas assez les compétences en valeurs.
J’ai obtenu le CAPES de documentation en 2005 après une formation de quatre années en histoire (maitrise, master 1 actuel). Mon statut de professeur documentaliste me permet de travailler aussi bien en collège, en lycée qu’en lycée professionnel et j’ai eu l’occasion de le faire avec l’ensemble de ces publics au cours de ma carrière. C’est un choix volontaire. Référente numérique et référente culture, je me suis impliquée dans de nombreux dispositifs tout au long de ma carrière. J’ai toujours eu à cœur de me former et d’être au cœur des changements et des réformes.
En quoi mes expériences m’ont -elles permises d’acquérir les compétences de formatrice ?
Dans un premier temps, la conception et l’évaluation sont une part non négligeable du travail d’enseignants. Ensuite, deux animations seront présentées en exemple avant de parler du volet accompagnement.
- Concevoir et évaluer, des éléments au cœur de notre métier
- La création de ressources numériques pour les enseignants
C’est un sujet un peu vaste aussi je vais le subdiviser entre mon travail de formateur et d’aide pour la prise en mains des logiciels d’un côté et le numérique au service de la pédagogie de l’autre.
Mode d’emploi, vidéo d’utilisation, explications orales ou prise en main à distance d’un PC, je varie depuis des années les moyens de former mes pairs à l’utilisation des outils numériques. Je suis d’abord dans une démarche d’accompagnement actif. L’outil numérique est au service de la pédagogie mais parfois il est aussi d’une complexité importante pour chacun d’entre nous. Je ne me place pas en experte d’un domaine numérique très vaste mais en utilisatrice d’outils qui peuvent éventuellement servir à d’autres.
Après des formations continues, j’ai appris à réaliser des capsules vidéos et j’ai proposé de petits tutoriels à mes collègues.
Pendant le confinement, j’ai effectué des recherches sur internet pour communiquer sur des ressources pédagogiques, ludiques, éducatives pour chaque matière. Afin de mieux percevoir leurs besoins, j’ai relu l’ensemble des programmes du lycée professionnel afin d’adapter mes propositions de ressources, comme d’idées de séances.
Le numérique est au service de la pédagogie et non un frein. A ce titre, je n’hésite pas à animer des petites formations, cours particulier pour certains enseignants bloqués par le maniement de certaines fonctionnalités ou outils. Ainsi, je me forme en continue, faisant preuve de curiosité pour trouver des solutions.
Lors des confinements et notamment le premier en mars 2020, la mise en place de la continuité pédagogique a révélé les forces et les difficultés de chacun. A cette occasion, j’ai proposé des ressources pour créer des cours, des ateliers d’écriture, des ressources culturels…Ce fut aussi l’occasion de mettre en relation les programmes des différentes disciplines avec des propositions de séances pédagogiques à faire en collaboration avec le professeur documentaliste. Ce document a été publié sur esidoc et sur le site académique des documentalistes.
- L’autoévaluation comme mesure
La conception de séance ou de séquence nécessitent une réflexion à postériori de ce qui a marché ou pas. En pratiquant de façon régulière l’autoévaluation, les points faibles peuvent être amendés et les points forts confirmés.
Ce travail est essentiel à tous les niveaux mais prend une importance considérable lorsque la séquence ou la séance a fait l’objet d’un long travail préparatoire.
- Animer, des moments d’intense partage
- Un travail avec des futurs animateurs
Les élèves sont en animation (AEPA) et doivent apprendre à concevoir toutes sortes d’animations pour tous les âges. Au vu de la mode actuelle de l’escape game, les enseignants m’ont demandé d’intervenir pour la réalisation. Le programme officiel de la section AEPA est très explicite : ils doivent concevoir, animer, encadrer et être capable de s’autoévaluer. Cette formation que j’ai faite est plus adapté à un public de première bac pro ou d’adultes qu’à des secondes. Dans un premier temps, j’ai fait tester au groupe un escape game en mathématiques que j’avais proposé l’année précédente. Ils avaient la consigne de tester l’escape game mais aussi de retenir les éléments à mettre en place pour la réalisation de leur propre escape game.
Après debriefing, ils ont travaillé avec l’enseignement de mathématiques à la réalisation des énigmes (des équations à résoudre sous forme de problèmes simples).
Ils ont ensuite constitué des groupes. Chaque groupe devaient réfléchir à un parcours dans le cadre général. En effet, pour chaque escape game, je propose des parcours différents et chaque groupe a sa part pour que la classe en entier réussisse. Chaque groupe doit constituer les éléments suivants :
– la petite histoire du groupe intégrée au récit d’ensemble
– les équations à résoudre
– La chaîne d’indices à trouver avec le lieu où chacun se trouve
– une feuille récapitulative de tous les éléments pour pouvoir mettre en place l’escape game à proprement parler.
Nous animons ces séances à trois enseignants, chacun s’occupant de son domaine de compétences. Je mets en place les grandes étapes à prévoir et aide les élèves sur la partie organisation. Ma collègue facilite la fluidité des groupes et leur apprend à travailler ensemble. Le collègue de mathématiques les aide pour les équations.
J’accompagne les élèves dans cette démarche pendant plusieurs semaines à raison d’une heure par semaine. Malheureusement ce projet sera arrêté par les demi-jauges dans les établissements scolaires. L’escape game n’a pu être testé. Si je pense que pour les adultes, notre fonctionnement pouvait permettre d’atteindre l’objectif de réalisation. Avec les élèves, il fallait beaucoup plus de cadre et un dossier déjà créé.
D’autres collègues sont venus me demander mon avis sur telle ou telle situation, m’instituant ainsi comme conseiller. Tout cela reste très informel et c’est un choix volontaire de ma part de rester un pair, quelqu’un à qui on demande conseil mais qui ne juge en aucun cas.
- L’animation des réunions de bassin
En 2015-2016, je remplace la coordonnatrice de réseaux afin de permettre aux réunions de se tenir. Je trouve en effet, fondamentalement important le travail de réseaux et l’occasion de pouvoir rencontrer les enseignants des autres établissements proches. C’est à mon sens une vraie valeur ajoutée parce que cela permet à la fois d’échanger des expériences, séances, idées qui ont marché mais aussi d’évoquer nos éventuels problèmes et d’avoir des solutions qui en émergent de façon collective.
A cette occasion, j’ai participé à la finalisation de la politique documentaire académique 2015-2018, en travaillant en collaboration avec les inspecteurs vie scolaire mais aussi avec les coordonnateurs des autres bassins de l’académie. Ces réunions ont notamment permis de confronter les points de vue, de percevoir les différences entre les établissements et d’évaluer l’impact que pouvait avoir le document conçu.[1] Ce document a notamment pour objectif de rendre plus clairement lisible le travail des professeurs documentalistes au sein de chaque établissement. C’est aussi une feuille de route pour répondre à la demande des collègues face à une société beaucoup plus basée sur les réseaux sociaux et l’information rapide.
J’ai animé aussi une journée de réunion où je suis intervenue directement en temps que formatrice et animatrice de la réunion. Ainsi, mon apport à leur formation a essentiellement consisté à leur présenter les aspects pédagogiques de certaines chaines youtube ainsi que des séances sur la liberté d’expression et l’esprit critique.
- Accompagner, une aide pour mes pairs
- La communication, un enjeu de réussite d’une UPE2A
De 2012 à 2016, je travaille en collaboration avec le professeur de F.L.S. (Français Langue Seconde) dans le cadre d’une UPE2A (Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants), au collège Paul Eluard à Port de Bouc. A cette occasion, j’aide à l’organisation de l’UPE2A, met en place des cours complémentaires à ceux de ma collègue et aide les enseignants à ajuster leurs pratiques pédagogiques aux élèves allophones. Par la suite, le fait de communiquer sur les progrès ou les difficultés des élèves améliorent la capacité des enseignants à gérer les difficultés.
Après discussion avec l’enseignante responsable, je propose de faire 7 heures par semaine dans une matière qui apparait dans leurs emplois du temps sous le nom de français culture et civilisation (FCC) pour différencier de la dénomination FLE en vigueur dans l’établissement. Nous avons ainsi formé un partenariat pour répondre aux besoins des élèves, des professeurs mais aussi gérer le flux important d’élèves dans la structure, jusqu’à 40 collégiens une année. Aussi, je me suis formée en assistant à des cours de la collègue mais aussi lors de stages organisés par le casnav [2]ou par le rectorat et bien entendu…au contact des élèves primo-arrivants. J’ai pu tester une variété de pédagogies et pu aussi assister à d’autres solutions mises en place par mes collègues certifiées en FLE. Ainsi, j’ai pu voir les limites et les avantages des différentes formes de pédagogies. La reconnaissance de la langue d’origine, du travail et de l’effort des primo-arrivants me semblent un levier essentiel pour leur réussite scolaire et dans les apprentissages. Le travail de groupe, l’oral et la concertation avec les enseignants des autres disciplines se coordonnent pour donner du sens aux apprentissages. C’est un travail d’équipe qui nécessite une communication importante.
En 2020, j’obtiens la certification F.L.S. et propose une aide à la fois en direction des élèves mais aussi sur demande aux enseignants qui ont ses élèves.
- La bienveillance au cœur du rôle de support technique
C’est d’ailleurs lors d’un stage sur le logiciel documentaire BCDI que j’ai eu l’occasion de me voir proposer une nouvelle responsabilité : celle de support technique BCDI/ esidoc. Il s’agit d’aider les professeurs documentalistes mais aussi les responsables informatiques dans les établissements scolaires, à utiliser ou réparer leur logiciel. Cette mission, je la poursuis pour la troisième année.
A ce titre, j’utilise mon logiciel documentaire BCDI depuis ma préparation au CAPES. Et plus récemment, pendant le confinement, j’ai appris le maniement d’esidoc, le portail documentaire de bcdi sur le WEB. Je crois que ma véritable force dans ce domaine est le fait que… je lise les modes d’emploi, les lettres de mises à jour, toute la documentation qu’envoie l’éditeur de ce logiciel. Par ce fait, je suis maintenant support technique bcdi et esidoc pour l’académie d’Aix-Marseille pour l’instant. J’accompagne mes collègues professeurs documentalistes à travers les méandres d’un outil quotidien pour un CDI. Je réponds aux questions, aux difficultés qu’ils se posent de la manière la plus claire possible.
Tout au long de ces années, j’ai pris des responsabilités qui vont dans le sens de former mes pairs. La formation a toujours été une priorité pour moi, que ce soit dans le cadre des formations proposées ou en autoformation (parcours magistère, mooc sur fun). Aussi, il me semble important aujourd’hui de former mes pairs en utilisant tout ce que j’ai appris au long de ces années. Qu’ils soient débutants, en reconversion ou chevronnés, je souhaite apporter ma pierre à l’édifice de leur formation.
[1] Voir Annexes
[2] Centres académiques pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs (EFIV)
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